Go to top
Le blanc

Le blanc... un peu, beaucoup, à la folie!

L’expression de la couleur blanche chez le chat, ou plutôt devrait-on dire l’absence de couleur, prévaut sur toutes les autres génétiques de couleurs ou patrons connus chez le chat. En d’autres termes, pour un même portage de blanc, le résultat visuel sera le même, que le chat soit noir, bleu, brun, lavande, orange, et peu importe qu’il soit tigré, pointé ou fumé, et ce, sans égard à sa race. Ainsi, il devient fascinant de comparer l’expression du blanc sur différents spécimens et d’en constater tout un éventail dans la quantité, le placement et même les effets engendrés sur la couleur des yeux ou, un peu moins rassurant, l’incidence sur la surdité du chat.

Pour y voir un peu plus blanc, voici quelques informations simplifiées sur l’origine du blanc, son mode de transmission et d’expression ainsi que ses différentes appellations.

Origine
C’est un virus de type endogène, le FERV1, qui est responsable des mutations génétiques occasionnant l’inhibition de la couleur, perçue comme étant la couleur blanche, chez le chat mais pareillement chez le chien, la souris, le cheval… et même l’humain!

Un virus? Comment cela est-il possible?

Les virus, si indésirables soient-ils, jouent un grand rôle dans les phénomènes naturels d’évolution et les changements qu’ils engendrent peuvent être bénéfiques ou non. Plus particulièrement, les rétrovirus ont cette capacité de puiser à même le noyau des cellules infectées, là où se trouvent tous les éléments dont ils ont besoin pour se répliquer, l’ADN de l’hôte. Ainsi, pour se répliquer, ils utilisent des brins d’ADN utiles à leur travail, laissant derrière eux des cellules mutantes, auxquelles des morceaux d’ADN ont été substitués par des bouts d’ADN viral. Ces cellules, non détruites par cette mutation, reproduisent à leur tour des cellules mutées.

C’est de cette façon que le rétrovirus FERV1 s’est intégré aux génomes de plusieurs espèces et, chez le chat, il est à l’origine des deux variantes du blanc identifiés sur le locus W, soit le blanc dominant et le blanc tacheté. En effet, l’insertion complète du génome viral FERV1 est associée au blanc tacheté, tandis que l’insertion partielle répétitive de sa ligne terminale induit le blanc dominant. L’absence de pigmentation est à pénétrance complète en ce qui concerne le poil et la peau, et incomplète pour l’hypopigmentation des yeux et l’altération de l’ouïe.

Caractéristiques
La robe dite « blanc dominant » est caractérisée par une absence de pigmentation du pelage à l’âge adulte et par une pigmentation de l’œil normale à altérée. Certains spécimens garderont leurs yeux jaunes tandis que d’autres auront les yeux bleus. Ce phénomène intéresse d’ailleurs énormément les éleveurs, qui obtiennent parfois des lignées de chats blancs ou partiellement blancs, arborant un œil jaune et un œil bleu, phénomène communément appelé « yeux vairons ».

Le blanc dominant est connu depuis longtemps pour être associé, chez certains chats, à une surdité congénitale incurable.  Une étude allemande a montré que sur 84 chats à la robe blanche, 20,2% étaient sourds.  De plus, les chats ayant les yeux bleus sont plus fréquemment sourds que les chats aux yeux or à vert. [2]

Transmission héréditaire
La quantité de blanc tacheté dépend du bagage génétique des parents. Deux parents sans blanc ne pourront donner que des chatons sans blanc (attention à ceux qui cachent des traces de blanc, parfois à l’intérieur du cou). La quantité de blanc exprimée semble proportionnelle à la somme des quantités présentes sur chacun des deux allèles.

En ce qui concerne le blanc dominant, la transmission est de nature dominante, ce qui signifie qu’une seule copie du gène est nécessaire pour obtenir des chats blancs. Selon certaines associations félines, il est fortement déconseillé de reproduire ensemble deux chats blancs, pour éviter d’obtenir des doubles copies du gène W, puisque les effets sur la surdité s’en trouvent multipliés.

Voici les différents patrons populaires :

Figure 1:
Source: Endogenous Retrovirus Insertion in the KIT Oncogene Determines White and White spotting in Domestic Cats, G3 (Bethesda). 2014 Oct;4(10):1881-1891.

Pour en savoir plus, consulter le document suivant : http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/48209/AVF_2012_3_205.pdf?sequence=1

Références :
[1]DAVID Victor A. et al, ENDOGENUS RETROVIRUS INSERTION IN THE KIT ONCOGENE DETERMINES WHITE AND WHITE SPOTTING IN DOMESTIC CATS , Octobre 2014, dans Genes/Genomes/Genetics, volume 4,
Endogenous Retrovirus Insertion in the KIT Oncogene Determines White and White spotting in Domestic Cats, ( page consultée le 5 février 2019)

[2]ABITOL Marie, Bull. Acad. Vét. France-2012-tome 165-No3 :
ABITOL Marie, GÉNÉTIQUE DE LA COULEUR ET DE LA TEXTURE DU PELAGE CHEZ LE CHAT DOMESTIQUE, 12 avril 2012, dans academie veterinairedefrance,
http://documents.irevues.inist.fr/bitstream/handle/2042/48209/AVF_2012_3_205.pdf?sequence=1  ( page consultée le 1 er mars 2019)

 

© TOUS DROITS RÉSERVÉS. CE DOCUMENT EST LA PROPRIÉTÉ DU CRCC – CLUB DU REX DE CORNOUAILLES DU CANADA